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    HISTOIRES

    TITOM

     

    Chapitre 1

     

     

     

    HISTOIRES Vêtu de sa salopette rouge préférée, les poings serrés dans ses poches, Thomas attendait, impatient, décochant de temps à autre un formidable coup de pied sur  les gravillons qui jonchaient le sol. Dérangé par les premiers rayons de soleil matinal il ramena une petite  main à ses yeux  et vérifia le cadran de l’horloge qui faisait face à la porte d’entrée.

    -C’est l’heure Thomas tu…………..

     Madame Poulache n’eut pas le temps d’achever sa phrase que déjà notre jeune ami dévalait en courant le sentier du jardin qui séparait la maison de la route principale.

     Perchée sur les hauteurs d’une petite colline la demeure de Madame Poulache tronait, entourée de lierre. C’était un charmant petit cottage ou herbes folles et fleurs sauvages poussaient à foison. Cet amas de végétations s’épanouissait même sur les murs de la maison et créait l’été une pénombre et une fraîcheur des plus appréciable.

     Mais revenons à ce petit garçon tout frais peigné qui marchait maintenant d‘un pas décidé. Pas de temps à perdre car aujourd’hui était un grand jour. Marraine Annabelle devait passer les vacances à la maison.

     Il adorait ses visites. Sans compter qu’elle revenait toujours avec de nouvelles histoires à lui conter. En effet, il y avait toujours dans son sac un nouveau livre d’images. Elle savait faire vivre les personnages comme personne. 

     Chemin faisant, petit Tom, arriva à la gare qui faisait l’angle de la rue. Il était habitué à ce bruit continuel de wagons qui défilent. Souvent il imaginait  prendre le train et vivre de folles aventures. Peut être qu’au loin se cachait un village magique où vivaient d’incroyables créatures. Après tout, il n’avait jamais franchit la petite colline qui bordait le quai. Sûr que là bas devait régner un prince des ténèbres, convoitant les secrets du petit peuple. Car marraine Annabelle lui avait expliquer la vie et les pouvoirs dont étaient dotés ces petits êtres qui peuplent les bois alentours.

     Pour lui tout était prétexte à rêverie. Sa maîtresse lui avait souvent reproché d’être ailleurs. Et il était réellement ailleurs. Il suffisait qu’un papillon traverse la classe pour qu’il s’imagine être visiter par une fée. Une autre fois un simple coup d’oeil par la fenêtre suffisait pour qu’il s’évade et prenne les arbres qui trônait dans la cour pour un repère d’elfes en plein préparatifs de leur future attaque contre les dragons bleus. Il connaissait sur le bout des doigts le nom des différents dragons, la façon d’appeler et d’attirer à lui les fées. Mais ce qu’il préférait par-dessus tout c’était guetter le long de la rivière des traces de vie du petit peuple ou repérer les cercles de fée . Soudain un bruit assourdissant arracha Thomas à la contemplation d’un petit insecte.

     Le train arrivait, crachant sa fumée noire. A son bord, était la plus jolie et la plus rare des fées blanches : marraine Annabelle… .

     Toujours vêtue de longue robe aux mosaïques florescentes et coiffée d’un immense chapeau de paille, elle portait à ses mains comme à son habitude de petites mitaines de dentelle qui cachaient les cicatrices du temps. Sa chevelure ébouriffée était montée en chignon piqué d'épingles. Un foulard transparent couvrait constamment  son coup car elle avait depuis quelques temps maintenant une santé précaire. Elle se préparait disait-elle pour un voyage magistral qui la mènerait sûrement aux portes de l’imaginaire. Mais alors qu’elle lui adressait un large sourire Thomas cherchait déjà du regard le fameux sac bleu, ce vieux sac en tapisserie d’un autre temps, qui ne tenait plus que par deux points de coutures, et qui recelait de trésors.

    -Bonjour mon chérie, dit elle caressant tendrement sa joue.

    -Marraine as-tu  pensé aux livres dit ?

     Marraine Annabelle acquiesça d’un regard plein d’amour pour ce petit garçon toujours frétillant . Elle l’aimait son Titom comme elle le surnommait. Il lui apportait du réconfort et du courage dans sa maladie. En effet elle était rongé par un mal mystérieux. Mais courageuse et encore brûlante de vie et d’espoir elle aimait à croire , comme Titom, que sa vie se terminerait en un lieu lumineux, entourée d’êtres sublimes.

     Sur le chemin qui menait à la maison, marraine Annabelle conta à petit Tom sa rencontre avec un vieille homme étrange qui avait su deviner son prénom, qui lui avait posé toute sorte de question sur son petit Tom et qui savait sa maladie. Rencontre étrange, même surprenante car ce vieillard avait donné à marraine Annabelle une petite bourse de velours noire afin qu’elle la remette à son Titom…. .

     Thomas la pris et l’inspecta sous toutes les coutures. Mais la pochette était vide. Pourtant ce mystère l’intriguait.

     Maman accueillit Marraine Annabelle. Elles s’embrassèrent très fort. Ce fût le moment d’échange de nouvelles familiales. Les dernières naissances et mariages, la santé des grands-parents et surtout de papa qui était parti un soir de pluie avec sa valise et qui était retourné vivre dans son village. Maman avait été très peiné mais à force de larmes et de chagrin, elle en était arrivée à préférer sa nouvelle liberté à ses contraintes passées où elle devait subir les terribles colères de papa.

     Et puis ce fût le moment tant attendu de conduire marraine à la chambre d’amie pour qu‘elle puisse se rafraîchir.

     La maison était sur deux étages et les chambres étaient au premier. La chambre d’ami était notamment juste en face de celle de Titom. Ce qui lui permettait de s’y faufiler une fois les lumières éteintes . Et c’est là entre deux bruits d’hiboux cachés sous la toiture que marraine lui narrait des « il était une fois » jusqu’à l’aube parfois. Petit Tom aimait ce moment d’intimité, cet instant qui leur appartenait. 

     

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     Il pris le sac de tissus des mains de sa marraine et le monta non sans peine jusqu’à sa chambre. Il faut dire qu’il n’avait que neuf ans. Il était certes déjà grand pour son âge mais il n’avait pas encore la force d’un homme. Là il s’assit sur le lit et attendit sagement qu’elle monta les escaliers. Et enfin, elle arriva, et enfin elle ouvrit son sac !

     Elle en sortit un livre à la couverture d’or et s’assit à coté de son Titom.

    -Tiens, voilà un nouveau livre que j’ai découvert dans une vieille librairie. Il raconte l’histoire d’un cheval ailé à qui il arrive des choses inimaginables et qui fera des rencontres décisives pour l’avenir du royaume. Je pense qu’il te plaira. Nous le commencerons dès ce soir. Tu es toujours si impatient rajouta - elle avec tendresse.

     En effet Titom ni tenait plus. Aussi le repas fut pour lui une véritable torture. Alors pour presser sa marraine, il lui cochait de temps à autre un bon coup de pied histoire de motiver celle-ci afin qu’elle termine son assiette promptement, tout cela se passant sous la table bien à l’abri du regard maternel !

     Vint ensuite le dessert, éternelle dessert et le terrible café qui engage toujours des discussions interminable sur le devenir du monde et les progrès de Titom l’école. On en vain à jeter quelques mots de Francis son papa. Il était disait-on heureux de sa nouvelle vie.

     La soirée bien avancée, maman demanda à son bout de choux de monter se coucher, promettant qu’elle laisserait marraine le border.

     Un éclair zébra le ciel et s’ensuivit un bourdonnement sourd, preuve que l’orage était encore loin.

     Thomas monta se coucher prestement. Il mit son pyjama et se faufila sous les couvertures. Il adorait se blottir dans ses draps lorsque dehors l’orage grondait. Il aimait par-dessus tout sentir la douce odeur de lavande qui les parfumait.

     Madame Poulache avait pour habitude de glisser dans toutes les armoires de la maison de petites poches de lavande qu’elle confectionnait elle-même. Thomas prenait d’ailleurs  plaisir à effriter les tiges pour en récolter les précieux grains.

     Mais alors que Thomas attendait les yeux lourds de sommeil la venue de marraine, qui tardait décidemment à venir, un petit personnage penché sur le rebord extérieur de sa fenêtre le guettait, tapis dans l’ombre….. 

     

    barre separation

     

    -Hep, Arzel, que fais-tu ? Chuchota Ewy.

    -J’arrive, je vérifiais si je n’avais pas laissé ma bourse dans les parages.

    -Tu devrais avertir l’Ancêtre car tu sais ce que cela veut dire !

     

    -Oui oui je sais….. rétorqua le petit personnage aux cheveux rouges . De la taille d’une noix, nos minuscules amis escaladaient la façade abrupte de la maison avec autant d‘agilité qu’un écureuil.

     

    -Ewy, lance moi la corde.

     

    Ewy était un garçon centenaire, ce qui était jeune pour un gnome. Il avait de petites moustaches fines et légères qui faisaient ressortir de grosses joues bien rouges et bien arrondies .Un gros ceinturon de cuir maintenait le ventre bedonnant de notre minuscule bonhomme. Un bourgeon de fleur en guise de chapeau ne parvenait pas à cacher ses grandes oreilles pointues .

     Arzel quant à lui, était un lutin d‘une stature fine, plein de vie et de malice. Toujours intrépide et prêt à faire les plus grosses bêtises possible. Ses yeux en amandes lui donnait un air rusé. 

     

    Tous deux étaient coutumiers de ces sorties secrètes dans le monde des hommes. Insouciant, ils aimaient à épier la vie de ces géants qui s’affairaient sans cesse, cherchant toujours plus à défier la nature voir à la maltraiter. L’arrivée du monstre de fer, avait été pour eux un terrible traumatisme car nombres d’arbres avait servis à nourrir la bête, la faisant aller toujours plus vite. Ils ne comprenaient pas le manège perpétuel de ces êtres qui s’engouffraient dans l’antre de la bête et qui les emmenaient loin, peut être pour mieux les digérer.

     

     

     

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    La suite au prochain épisode..............sans rancune 

     

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